Communiqué Présidence de l'Assemblée nationale

Un article mis en ligne ce matin sur le site BuzzFeed met en cause une prétendue inertie du Conseil d’Administration de LCP, en décembre 2016, face à des faits d’agression ou de harcèlement sexuel au sein de la chaîne.

Lors de ce CA, la députée Isabelle Attard avait en effet indiqué avoir entendu parler, par diverses sources, d’un problème de harcèlement sexuel survenu récemment au sein de la rédaction de la chaîne. Comme elle le précise elle-même dans l’article de ce matin, elle n’avait pu citer aucun cas précis. 

Les député-e-s membres du CA ont pris acte de la gravité de ces questions.

Il a été unanimement demandé à la Présidente de la chaîne si elle avait eu à connaître de telles situations de harcèlement au sein de la rédaction, et quelles étaient les procédures internes de soutien aux personnes victimes de tels actes.

La Présidente a indiqué qu’elle n’avait pas été saisie de ces faits, et rappelé les mécanismes déployés pour les détecter et les sanctionner : référente au sein de la chaîne pour recueillir les plaintes et accompagner les salariées, CHSCT.

Tous les participants à cette réunion se sont félicités que ces questions importantes soient posées, et de l'existence de ces mécanismes internes à la chaîne.

Ces mécanismes sont conçus pour garantir la protection des collaboratrices et des collaborateurs si elles sont victimes d’agression ou de harcèlement.

Seul leur respect scrupuleux peut préserver la réputation de la chaîne et la prémunir contre l’effet  de rumeurs non appuyées sur des témoignages ou des plaintes. C’est ce qui a été rappelé à cette occasion

A aucun moment, lors du CA du 10 décembre 2016, il n’a été fait mention par la présidente de la chaîne de faits antérieurs ayant pu faire l’objet de sanctions. Les membres du CA découvrent donc aujourd’hui les sanctions dont l’article fait mention, qui auraient été infligées à un salarié en 2014.

Lors du CA suivant, le 29  mars 2017, la Présidente de LCP a indiqué que la direction de LCP et son CHSCT n’avaient eu aucun retour en interne sur les faits évoqués par Isabelle Attard lors du précédent Conseil d’Administration.

La direction de la chaîne a précisé qu’elle avait adressé début février à Isabelle Attard un courrier, pour lui demander de communiquer les informations dont elle pourrait disposer, afin que les dispositions nécessaires puissent être prises

Il a été porté à la connaissance des membres du Conseil d’Administration du 29 mars, auquel Isabelle Attard était par ailleurs excusée, que cette demande était restée sans réponse.

L’article publié ce jour fait état d’une plainte déposée le 19 novembre 2017, concernant des faits survenus en novembre 2014.

Il apparaît donc clairement que les membres du CA n’ont pas eu à connaître ces accusations, dont la Justice n’est saisie que depuis deux jours.

François de Rugy, Président de l’Assemblée nationale

Marie-Françoise Clergeau, ancienne Députée

Franck Riester, Député